Les indices sont en chute libre. Il y a à peine quelques mois pourtant, ils se portaient bien dans toute la zone euro. Les organismes européens s’alarment et les indicateurs français se dégradent. Un constat maussade du climat économique actuel est fait, cependant la France n’est pas une exception à la règle et reflète bien le ressenti européen dont les premiers symptômes sont apparus lors de la précédente enquête du printemps. Faisons donc un petit retour en arrière…
Le climat économique Français
Selon l’enquête mensuelle de conjoncture publiée par l’INSEE « L'indicateur synthétique du climat des affaires dans l'industrie manufacturière a baissé de six points en septembre, tandis que la confiance des ménages français s'est nettement dégradée durant l'été. » : voici le triste constat relatif au climat général des affaires en France.
Celui-ci, fortement détérioré depuis Septembre, retrouve ainsi son niveau d’août 2010.
L’indicateur du climat des affaires dans son ensemble, inclut les services, le bâtiment, le commerce de gros ainsi que le commerce de détails. "Le climat conjoncturel se dégrade dans tous les secteurs à l'exception du bâtiment", souligne l'Insee. L’indicateur des services est en chute libre, celui du retournement est en récession depuis avril, ce qui pousse à croire que la balance bascule nettement en zone défavorable voire critique.
La confiance des ménages français s’est très nettement altérée surtout durant l’été. Selon le rapport de l’INSEE, une fois encore, l’indicateur synthétique de la confiance des ménages a beaucoup chuté depuis Juillet et se situe désormais au seuil le plus bas depuis le mois de février 2009.
Au plus bas en octobre 2008, le baromètre du moral des consommateurs reprend cependant du « poil de la bête » début 2010, bien qu’il évolue encore et ce, depuis septembre 2007, en dessous de sa moyenne historique. « Dans un contexte dominé par la crise de la dette et la baisse des marchés financiers, l'opinion des ménages sur leur situation financière personnelle future baisse rapidement » précise l'Insee dans un communiqué.
Par ailleurs, les ménages estiment que le moment est beaucoup moins favorable à l’épargne et pour placer son argent . Les craintes de voir évoluer le chômage sont très prégnantes et les perspectives à venir d’une évolution favorable du niveau de vie sont pratiquement nulles.
Le climat économique Européen
Et pourtant il y a seulement quelques mois, la santé économique s'était nettement améliorée, dépassant en avril, les espérances dans la zone euro. Les mesures d’anticipation faites par rapport à l’inflation suggéraient même une possible reprise de l'activité économique. Dans la zone euro, l’indice du sentiment économique était plutôt favorable.
L’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne avaient un indice très satisfaisant en comparaison de celui du Portugal de la Slovaquie ou encore de la Grèce pour des raisons que nous comprenons aisément aujourd’hui. Que ce soit dans l’industrie ou les services, le sentiment évoluait très favorablement tandis que l’indicateur d’anticipation d’inflation-consommateur, augmentait fortement.
L’indice du climat des affaires quant à lui, publié par la commission européenne a affiché une progression favorable plus importante que prévu. Enfin, les crédits en faveur du secteur privé dans la zone euro, ont chuté non de manière inquiétante selon la Banque centrale européenne (BCE) bien qu’il faille être vigilant pour ne pas courir le risque d’une pénurie de crédits, préjudiciable à la reprise économique.
En conclusion, malgré un environnement pourtant très favorable au printemps, les indices dénoncés par les Français vont chuter un à un de manière vertigineuse. Cette conjoncture avait cependant été prévue lors de l’enquête de printemps via l’indice de masse monétaire. Cet agrégat qui rassemble l'argent disponible pour l'achat de biens, immédiatement ou à très court terme (indice utilisé par la BCE pour évaluer les risques d'inflation à moyen/long terme) avait déjà commencé à évoluer de façon négative ce qui tendait à montrer que la zone euro n'était pas, loin s'en faut, immunisée par un emballement des indices à la baisse et une forte hausse des prix. Le constat français, reflet d’un sentiment européen, s’étendra bientôt à l’ensemble de la zone euro.
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