Lors de son dernier discours à la Conférence bancaire européenne à Francfort, Mario Draghi (actuel président de la Banque Centrale Européenne) s’est montré rassurant mais reste cependant très prudent face à la hausse des incertitudes qui pèsent sur la croissance et l’inflation. Alors que le QE (Quantitative Easing) touche à sa fin et d’après les prévisions établies à ce jour, il est possible que la politique d’achat d’actifs nets prenne fin en décembre et non en janvier.
Cependant, la BCE se veut rassurante et continuera de réinvestir les montants remboursés sur les obligations qui arrivent à maturité. Son rôle ne sera plus d’acheter des actifs mais d’axer sa communication en matière de taux directeurs dans le but de maintenir une forte sollicitation.
L’Italie dans le viseur
Visée dans une petite partie du discours mais pas citée, l’Italie n’échappe pas au panorama des risques de l’Europe : « l’absence de consolidation budgétaire dans les pays très endettés accroît leurs vulnérabilités aux chocs, que ceux-ci soient produits par les pays en question lorsqu’ils s’opposent aux règles fondamentales de l’UE, ou que ceux-ci soient importés par contagion financière. Jusqu’à présent, la hausse des primes de risque (spread) est essentiellement liée au premier type de chocs. La contagion entre pays s’est relevée assez limitée. »
A ce sujet, à la suite de son dîner avec le président de la commission européenne samedi soir, le chef du gouvernement Italien se montre particulièrement confiant et ajoute que le dialogue pourra éviter toute procédure contre l’Italie.
Une BCE accommodante
Après avoir mené à bien son programme d’achats d’actifs, la politique monétaire appliquée par la Banque Centrale Européenne restera toutefois accommodante et adaptée à la conjoncture économique. De plus, les taux directeurs resteront inchangés au moins jusqu'à l'été 2019.
"Les achats nets vont très probablement prendre fin en décembre. La fin de nos achats nets d'actifs ne sera cependant pas la fin de notre stimulus monétaire, loin de là." déclare François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.
Conclusion
Malgré le ralentissement de la croissance et des risques en Italie, la Banque Centrale Européenne suivra son calendrier et interrompra ses mesures de soutien à l'économie. Bien que les incertitudes à moyen terme ont augmenté (Brexit, tensions commerciales), la communication sur la politique à venir demeure accommodante.
Autre sujet d’actualité : dans les mois à venir, les banques centrales seront appelées à adapter leurs politiques monétaires aux nouveaux risques concernant le réchauffement climatique.
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