Parmi les grands groupes du CAC 40, la mode est actuellement aux dépréciations d’actifs en ce début d’année 2013. PSA a récemment annoncé 4.7 milliards de dépréciations sur la branche automobile. Cela représente un ajustement comptable considérable notamment quand le Crédit Agricole annonce quasi simultanément un écart d’acquisition de 2.67 milliards d’euros. D’autres groupes français devraient procéder dans les semaines qui viennent à des dépréciations de survaleurs.
Mais que représentent ces dépréciations d’actifs et quel est l’impact sur le cours de Bourse ?
Qu’est ce qu’une dépréciation d’actifs ?
La dépréciation d’actifs, appelée encore écart d’acquisition ou goodwill, est la valeur accordée par les entreprises à des actifs intangibles tels que la réputation, les marques commerciales ou encore la propriété industrielle ou intellectuelle. Cette valeur est comptabilisée comme une prime par rapport à la valeur nette des actifs lors d’une acquisition.
Depuis 2005, et l’entrée en vigueur des normes comptables IFRS, les sociétés cotées sont obligées d’estimer au moins une fois par an l’existence d’éventuelles dépréciations de survaleurs pour prendre en compte des facteur tels que des performances décevantes ou une détérioration des perspectives économiques. Par exemple, les goodwills représentent plus de 40% des fonds propres des valeurs du CAC 40, ce qui est un taux très important.
Quelles sont les conséquences ?
Mécaniquement, la dépréciation va pénaliser le montant des capitaux propres de l’entreprise, mais aussi ses résultats nets.
En Bourse en revanche, une dépréciation d’actifs n’est pas forcément sanctionnée par les investisseurs si ces derniers n’y voient une information nouvelle. C’est pour cela que le cours de PSA a très peu réagit malgré les 4.7 milliards d’euros de dépréciation. Le montant de la perte, même si elle est très importante, n’est pas de nature à impacter les résultats futurs de PSA.
Aux yeux de la Bourse, il s’agit d’une simple écriture comptable, moins porteur de conséquences que les dernières ventes de 208 par exemple. En effet, non seulement, il faut reconnaître que d’une part les marchés avaient déjà anticipés cette annonce et que d’autre part cette dépréciation n’est pas un problème de cash, mais bel et bien un problème structurel lié à une conjoncture particulièrement difficile pour le secteur automobile.
Mais attention, parfois une dépréciation comporte une information en tant que telle. Ce serait le cas si un laboratoire pharmaceutique était obligé de déprécier une acquisition d’un milliard d’euros parce que la molécule achetée se révèle dangereuse pour la santé. Si l’information est soudaine, elle sera très mal accueillie par les marchés boursiers.
PSA, Crédit Agricole, Société Générale…la liste est longue
Selon une étude de Fitch, les dépréciations annoncées par le constructeur automobile pourraient être les premières d’une longue série parmi les sociétés européennes. Les secteurs des télécoms et des banques sont cités par les spécialistes comme étant les plus concernés par de possibles dépréciations de sur-valeur.
Conclusion
Avec un peu de recul, c’est plutôt bon signe que les entreprises passent des dépréciations, cela montre que, la crise étant peut être en passe de se terminer, les sociétés sont en train de « nettoyer » leurs bilans. Ces dépréciations vont peser sur les résultats, mais il y aura une croissance des résultats l’année suivante. Et les marchés boursiers réagissent de façon plutôt positive. Le parcours boursier du Crédit Agricole peut en témoigner : le titre de la banque a bondi de 3,37% le 1er Février alors même que la banque annonçait une dépréciation de pas moins de 3,8 Milliards d’euros. Un signe encourageant pour les investisseurs sur les marchés boursiers. C’est l’occasion aussi de prendre de bonnes positions et rappeler que le CAC 40 a affiché une progression de +18% en 2012.
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