Alors que les clients des banques reçoivent leurs récapitulatifs annuels de frais et que le Parlement engage la discussion sur la loi de régularisation des activités bancaires, janvier est le moment idéal pour faire le point sur la progression des tarifs des différents établissements bancaires.
Les résultats de deux grandes études viennent de tomber (UFC-Que Choisir et CLCV-Mieux Vivre Votre Argent) et les conclusions sont les mêmes : alors que les tarifs n’ont augmenté que légèrement, les écarts sont de plus en plus importants en fonction des établissements et des profils de clients.
Une faible augmentation
D’après l’enquête annuelle de l’association de consommateurs CLCV et du magazine « Mieux Vivre Votre Argent » publiée vendredi dernier, les tarifs bancaires ont peu augmenté en ce début d’année. En moyenne, la hausse est inférieure à 1% et on constate même une baisse sur certains profils de clients. Dans cette étude, trois profils de consommateurs ont été étudiés, le « petit consommateur », le « consommateur moyen » et le « gros consommateur », dans 133 établissements.
On constate que les variations ne sont pas les mêmes pour tous : +0,93% en moyenne pour le « petit consommateur », +0,18% pour le « gros consommateur » et une baisse de 0,85% des prix pour le « consommateur moyen ». De manière générale, la hausse des tarifs bancaires est inférieure à l’inflation qui était en moyenne de 2% en 2012.
Des écarts considérables entre établissements
La progression des tarifs est donc faible, en revanche, ce que révèle cette étude, ce sont les très fortes disparités entre établissements. Pour le « petit consommateur » l’écart de prix atteint 159% d’un établissement à l’autre. La Caisse d’Epargne d’Ile de Franc facture par exemple 35,6€ pour les services correspondants au « petit consommateur » conte 92,4€ pour la Banque Populaire de la Cote d’Azur.
Pour les autres profils, l’écart est moins important mais reste considérable : 82% pour le « consommateur moyen » et 59% pour le « gros consommateur ».
Zoom sur les cartes
Concernant les cartes de paiement, c’est le segment haut de gamme qui a subi la plus forte inflation. 72,7% des établissements ont augmenté leurs prix sur ce segment cette année. Une carte Visa Premier ou une Gold Mastercard coûte en moyenne 120,32€ par an soit +1,68% de plus que l’année dernière. Là encore, les écarts sont considérables dans les banques de réseaux. (145€ chez Barclays contre 81,50€ pour la Banque Populaire du Massif Central).
Le prix des cartes classiques s’est lui assagi en portant le tarif d’une carte à débit immédiat à 36,38€ en moyenne (+0,84%) alors que celui d’une carte à débit différé a lui baissé (-0,37%).
« Package »
Les offres de services groupés dites « Package » ne se révèlent selon les deux études que rarement avantageuses pour les consommateurs. Par exemple, selon « UFC-Que Choisir », au Crédit Agricole Ile de France, sur sept services contenus dans le package, quatre seulement sont utiles mais trois de ceux-ci sont gratuits hors package… Au final, selon CLCV, cette option tarifaire n’est quasiment jamais à l’avantage du « petit consommateur ». Elle l’est dans un cas sur deux pour le « consommateur moyen » et devient plus intéressante pour le « gros consommateur » dans 62% des établissements.
Banques en ligne : des cartes gratuites
L’étude CLCV-Mieux Vivre Votre Argent écarte les banques en ligne dans lesquelles les cartes sont souvent gratuites à condition d’avoir un certain niveau de revenus (2300€ nets par mois chez Fortunéo ou 2400€ nets par mois chez Boursorama) ou d’avoir au moins un minimum d’épargne placé chez elles (en moyenne 15000€).
Ces banques sont les moins chères mais là aussi les écarts de prix sont très importants. La facture d’un consommateur moyen variera par exemple de 180,20€ chez Axa Banque à 2,7€ chez ING Direct.
Même si Christine Lagarde, alors Ministre de l’économie, avait mis en place une série de mesures dans le but de renforcer la transparence à l’égard des clients, il est toujours difficile de s’y retrouver au niveau des frais prélevés.
Le projet de loi sur la séparation et la régulation des activités bancaires présenté par Pierre Moscovici, prévoit lui aussi un volet consacré à la protection du consommateur. Il permettra peut être de rendre la compréhension des tarifs plus facile et la comparaison plus aisée.
Sources : étude CLCV-Mieux Vivre Vote Argent, étude UFC-Que Choisir
A propos de l'auteur
Stéphane van Huffel, Conseiller en gestion de patrimoine
Avis des clients de Stéphane :
Stéphane van Huffel débute sa carrière au sein de la branche d’investissement immobilier d'un grand promoteur français dans les fonctions opérationnelles et commerciales. Il évolue ensuite, toujours au sein du même groupe, vers un poste d'encadrement puis de directeur régional où il est chargé d'animer et d'encadrer cinq cabinets en France.
Son expérience confirmée de la fiscalité et de l'immobilier l'amène à créer son propre cabinet : Wast & Van en 2005 puis fonde netinvestissement avec son associé Karl Toussaint du Wast. Il est également co-fondateur du tour de France de l’immobilier et du baromètre des placements. Stéphane intervient régulièrement en tant qu’expert auprès de nombreux média français.
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