Le mois de Mars 2016 n’a pas été homogène, pour l’indice de la bourse française, le CAC40. Effectivement, nous pouvons facilement scinder le mois en deux parties : une première moitié qui a connue une forte hausse avec un point haut lors de la réunion de la Banque Centrale Européenne (BCE). Puis, la seconde partie du mois est une phase de déclin, notamment encouragée par la baisse de la valeur de l’euro face au dollar. La BCE est-elle toujours à la recherche de l’inflation perdue ? Elle a annoncé de nouvelles importantes mesures d’assouplissement de sa politique monétaire. Quels vont-être les tenants et aboutissants de ces mesures ? Nous allons tenter d’y voir plus clair au travers de cet article.
La recherche de l’inflation
Le taux d’inflation de la zone euro reste désespérément faible, il était par exemple de -0,2% en février. Les annonces faites par Mario Draghi, le président de la BCE, montrent un changement de direction dans la politique monétaire européenne. L’ensemble des taux directeurs a été baissé, et l’institution européenne a étendue son programme de rachats d’actifs.
Des mesures inédites vont venir s’ajouter aux décisions prises le mois dernier. C’est le cas du Quantitative Easing (QE), méthode qui permet à la BCE d’acheter des titres sur les marchés, en créant la monnaie nécessaire, dans le but de permettre aux banques de prêter davantage et à moindre taux. La BCE prévoit d’allouer 80 milliards d’euros par mois, qui serviront au QE, jusqu’en mars 2017.
Nous notons ici un changement dans la transmission de la politique monétaire. A l’origine, elle s’appuyait systématiquement sur les banques, aujourd’hui, par le moyen du rachat des dettes d’entreprises, elle agit directement sur l’économie réelle.
Quel est le vrai objectif de la BCE ?
La BCE affiche comme unique objectif : la lutte contre la déflation, qui juste ici n’est pas encore atteint. Mais la BCE ne recherche-t-elle pas avant tout à recréer les conditions nécessaires à une reprise de l’économie dans la zone euro ? En effet, elle encourage les exportations en faveur d’une dépréciation de l’euro, puis, elle assure la solvabilité des Etats qui voient leurs taux d’intérêts long terme devenir extrêmement bas. Enfin, en utilisant le QE, la BCE ne souhaite-t-elle pas une mutualisation des dettes publiques de la zone euro ? L’ensemble de ces actions n’est pas sans conséquence. Comme nous avons pu le voir ces derniers mois, la volatilité augmente sur les marchés financiers.
Conclusion
Ainsi, la BCE se retrouve dans une situation de taille, pour que sa politique monétaire soit efficace, elle doit la coupler à sa politique budgétaire, ce qui n’est pas toujours évident. Les premiers jours du mois d’avril sont donc à surveiller, car le CAC40 n’est pas à l’abri de nouvelles fluctuations importantes.
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