Les évènements récents liés à la faillite de la société Wirecard en Allemagne ont remis en cause les limites des Big Techs. En effet, la Banque Centrale Européenne (BCE) exige d’opérer une refonte des systèmes de régulation des services financiers face à l’essor des FinTechs. Cela sous-entend de répondre à de nouveaux défis pour lutter contre les risques de fraude. Pourtant, la nouvelle directive européenne DSP2 avait fortement renforcé la supervision des PSP non bancaire (Prestataires de Service de Paiement). Les avancées technologiques et le recours massif vers les géants des Big Techs justifie la nécessité d’étendre le périmètre réglementaire pour éviter les fraudes telles que la dernière en date, Wirecard.
Une fraude qui a remis en cause le système réglementaire
Cette entreprise fondée près de Munich avait pour rôle de garantir les règlements en ligne des clients de sociétés agissant sur internet. Comme une assurance, Wirecard promettait de protéger ses propres clients contre une prime de risque. Portée par plus de 300 000 entreprises adhérentes dans le monde entier, Wirecard intégrera le DAX 30 en 2018. Pour autant, c’est en juin 2020 que le voile se lèvera sur une croissance qualifiée de « quasi-fictive ». A cet effet, jusqu’au premier trimestre 2019, l’entreprise affichait plus de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 17 milliards d’euros de capitalisation boursière. C’est à dire, une capitalisation égale à celle de la Deutsche Bank, la première banque allemande à ce jour. Au cours du dernier trimestre 2019, des soupçons de fraudes ont été soulevé jusqu’à l’effondrement de la Big Tech. Par la suite, une enquête fut menée par un journal financier britannique mettant en lumière des faux contrats et des manipulations financières.
De ce fait, ces nombreuses suspicions entrainèrent une baisse de 40% de la valeur de l’action. Quelques mois plus tard, l’important cabinet d’audit financier Ernest & Young refusa de certifier les comptes de la société de l’année 2017 engendrant une vague de doutes sur la santé financière réelle de l’entreprise. S’en suit, au cours du printemps, un enchainement de mauvais signes comme le report de la publication des résultats annuels, la démission du président Markus Braun menant l’entreprise à la faillite. Le 25 juin dernier, Wirecard a perdu 98% de sa valeur boursière et a déposé le bilan. C’est ainsi, que la BCE s’est interrogée au sujet des raisons qui ont permis à l’entreprise de passer entre les mailles du filet de la régulation financière.
Limiter la dépendance et réguler les Big Techs
Cet effondrement soudain a mis en lumière de graves lacunes quant à la régulation allemande et européenne. La BCE a souhaité mettre un point d’honneur face aux nouvelles mesures à prendre pour surveiller ces nouvelles entreprises qui se situent autant du côté financier qu’informatique. Toutes les autorités de tutelles européennes se sont entendus pour accroître les systèmes de surveillance pour éviter les risques liés à l’utilisation de technologies innovantes. A fortiori, les régulateurs du secteur affirment que l’essor des Fintechs doit « inciter à repenser la surveillance prudentielle », selon le principe « même activité, même risque, même surveillance, même réglementation ».
Selon la BCE, l’urgence est réelle. Les grands noms des technologies comme Google, Amazon, Facebook, Apple ou Amazon…) sont désormais sur le point de prendre un grand nombre de parts de marché à la fois sur les services en lignes, les infrastructures et les moyens de paiement. Cette forte concentration de services doit être protégée des éventuels abus de la part des sociétés ou des cyberattaques.
A propos de l'auteur
Stéphane van Huffel, Conseiller en gestion de patrimoine
Avis des clients de Stéphane :
Stéphane van Huffel débute sa carrière au sein de la branche d’investissement immobilier d'un grand promoteur français dans les fonctions opérationnelles et commerciales. Il évolue ensuite, toujours au sein du même groupe, vers un poste d'encadrement puis de directeur régional où il est chargé d'animer et d'encadrer cinq cabinets en France.
Son expérience confirmée de la fiscalité et de l'immobilier l'amène à créer son propre cabinet : Wast & Van en 2005 puis fonde netinvestissement avec son associé Karl Toussaint du Wast. Il est également co-fondateur du tour de France de l’immobilier et du baromètre des placements. Stéphane intervient régulièrement en tant qu’expert auprès de nombreux média français.
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