Près de 10 ans se sont écoulés depuis la dernière augmentation des taux directeurs. Mercredi, la FED (Réserve Fédérale Américaine) a pris la décision « historique » de relever ses taux directeurs (taux d’intérêts au jour le jour fixés par les banques centrales afin de réguler l’activité économique). Est-ce un début de retour à la normalisation de sa politique monétaire ?
Une décision plus qu’attendue
Cette décision était attendue des économistes depuis maintenant quelques semaines. La FED l’a confirmé. Depuis la crise des subprimes de 2008, ses taux directeurs étaient maintenus proches de zéro. Désormais, ils seront augmentés de 0,25 % avec une évolution comprise entre 0,25 % et 0,50 % tous les trimestres durant une année. Cette hausse reste modeste, mais, elle pourrait marquer le début de la fin de la politique monétaire accommodante qui a permis le soutien de la reprise américaine. Les effets de cette mesure vont-ils se propager au-delà du territoire américain ?
La Banque Centrale Américaine (FED) reste prudente
Malgré une nette amélioration sur le marché du travail américain, la FED reste « frileuse » quant à l’augmentation de ses taux. Ils auraient dû être revus à la hausse depuis le début de l’année 2015 puisque les indicateurs économiques étaient satisfaisants. Avec un taux de chômage redescendu à 5%, l’année 2015 a été pour les américains l’année de l’amélioration. La FED a choisi de s’engager progressivement sur la remontée des taux. Wall Street a donc clôturé avec une hausse du Dow Jones (industrie) de 1,27% et le Nasdaq (Technologie) de 1,52%, contrairement à vendredi où une baisse significative avait été enregistrée.
Les pays émergents en péril
La banque centrale américaine avait déjà débuté il y a un an la fermeture d’un vaste programme de rachats d’actifs. Aujourd’hui, le bilan représente une fois et demie le PIB de la France, soit 4 500 milliards de dollars. En votant l’augmentation de ses taux, la FED continue de mettre en péril les pays émergents. A l’heure actuelle, aucun impact immédiat ne sera constaté. Mais le relèvement des taux, qui détermine le coût des prêts que les banques se font entre elles, pourrait avoir des répercussions sur le portefeuille des américains. La politique du taux zéro a poussé des investisseurs à placer leurs fonds au Brésil, en Turquie et en Afrique du Sud afin de réaliser un rendement supérieur à la moyenne. Les mesures prises ce mercredi vont rendre ces pays moins attractifs et entraîner le retrait des capitaux.
Conclusion
Ainsi, la décision prise par la FED sur le relèvement des taux n’a pas d’impact immédiat en dehors du sol américain. L’évolution annoncée aura pour effet l’exil des capitaux dans les pays émergents ainsi qu’un ralentissement des exportations américaines de par la probable appréciation du dollar. Les entreprises étrangères ayant contracté un prêt en dollars risquent de voir leur dette s’alourdir. Ce changement de cap, qui tranche avec l’intensification de l’action des banques centrale, européenne et japonaise, pourrait ainsi provoquer des turbulences sur les marchés mondiaux avec la fin de « l’argent pas cher ». Comme à chaque prise de décision de la FED, la BCE (Banque Centrale Européenne) va d’ici quelques mois remonter ses taux directeurs. Mais l’économie européenne est loin d’être au niveau de celle des américains.
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