Cela faisait 6 mois que le cours de l’or n’avait pas atteint un tel paroxysme. En effet, le cours du métal précieux est revenu à son niveau le plus haut depuis le début de l’année. Les paramètres qui influent sur le cours de l’or sont nombreux, et semblent alignés, pour provoquer une telle hausse. Quels sont les éléments conduisant à un tel engouement pour cette valeur refuge ?
Le cours de l’or reflète la peur des acteurs
La guerre commerciale menée par les Etats-Unis, l’année 2018 tumultueuse sur les marchés financiers, ou encore l’anticipation d’une éventuelle hausse des taux d’intérêts par la FED ont poussé les investisseurs dans leurs retranchements et les ont conduits à investir sur l’or. Véritable indicateur de la confiance des individus dans les nouvelles perspectives économiques, le cours de l’or a profité des prévisions de croissance pessimistes.
L’annonce faite aux Etats-Unis concernant le net ralentissement du marché du travail a permis à l’or de se valoriser à 1 345 $ l’once. Deux jours auparavant, des chiffres décevants de créations d'emplois dans le secteur privé américain avaient déjà fait prendre près de 1,4 % à l'or. Ce dernier, est, selon les analystes métaux précieux d’UBS dans une note, « influencé par trois facteurs - la peur, le dollar américain et les taux d'intérêt réels américains - qui ont tous trois porté le prix du métal au plus haut depuis trois mois ».
Le cours de l’or est également influencé par la demande de l’Inde, qui est en constante hausse. Selon Bloomberg, entre avril et mai, les importations de l’Inde, second plus grand consommateur d’or derrière la Chine, ont bondi de 74% par rapport à la même période en 2018. Néanmoins, pour aller au-delà des 1 350 $ l’once d’or, UBS estime qu’il faudra être confronté à une chute encore plus forte du marché action.
La nouvelle soif de l’or des banques centrales
La crise financière de 2008, les guerres commerciales, et la volonté de moins dépendre du dollar ont fait de l’or une valeur refuge même pour les banques centrales. Ainsi, on estime que c’est plus de 33 500 tonnes qui sont stockées dans leurs coffres-forts. Les banques centrales possèdent à elles seules plus de 17% des réserves d’or mondiales. Ces réserves sont équivalentes, au prix du marché de l’or, au PIB de l’Espagne ou de l’Australie.
La Russie est le pays se démarquant le plus quant à l’achat d’or. En effet, en 2018, elle a acquis près de 274 tonnes, et ce, financé par la vente quasi totale de son portefeuille de Bons du Trésor Américain. Si la Russie continuait sur sa lancée, d’ici le mois de décembre, elle possèderait presque autant d’or que la France, qui détient la quatrième plus grosse réserve de la planète.
Conclusion
La conjoncture nous révèlera si la hausse du cours de l’or est dûe aux soubresauts des marchés, ou s’il s’agit d’une réelle crise de confiance des investisseurs. Il n’en reste pas moins que l’or demeure une valeur refuge, que ce soit à l’échelon des investisseurs privés ou institutionnels.
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