Les effectifs des banques continuent de baisser

Ecrit par : Stéphane van Huffel

Conseiller en gestion de patrimoine

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Dans un contexte de concurrence accrue, de développement technologique et de modification des comportements des consommateurs, les banques ont fait le choix de se lancer dans de vastes programmes de réduction d’effectifs depuis 2011. Cette année encore, les effectifs ont diminué de 0,3% comparé à l’année dernière et cette tendance à la baisse devrait se poursuivre dans les années à venir...

Pourquoi les banques réduisent leurs effectifs ?

Il y a plusieurs facteurs qui poussent les banques à réduire leurs effectifs :

  • Le développement technologique : les consommateurs profitent de l’accès facilité à l’information sur internet pour s’informer et réaliser les opérations bancaires dites « classiques » (virements, relevés de compte, dépôts, retraits, etc.). Cela les conduit à de moins en moins fréquenter leur agence bancaire. Les banques doivent donc s’adapter à ce nouveau mode de vie plus digital.

  • Une concurrence accrue entre les banques : les consommateurs profitent de cette concurrence pour faire pression sur les banques et essayer ainsi d’obtenir des avantages sur les tarifs et sur les commissions.

  • L’arrivée de nouveaux entrants sur le marché qui viennent concurrencer et démocratiser le monde de la banque (comme par exemple, les entreprises du secteur de la grande distribution qui proposent des cartes de crédit à leurs clients).

  • Le contexte économique actuel : dans un contexte de taux intérêts très faibles, les banques sont contraintes de réduire leurs marges. Pour continuer à réaliser des profits, elles doivent réduire leurs coûts. C’est la raison pour laquelle de nombreuses banques ont décidé de regrouper leurs agences, afin de mutualiser les coûts et dégager des économies.

Ces 4 facteurs conduisent donc les banques à diminuer leurs effectifs afin d’être plus compétitives et rentables. Mais du point de vue des salariés, il est difficile de comprendre de tels plans de réduction, d’autant plus que les banques sont actuellement en très bonne posture : leurs bénéfices atteignent les milliards d’euros, l’environnement économique leur est plus favorable, leurs activités de crédit se développent et elles reçoivent des millions d’euros d’aides de la part de l’Etat. Tout cela devrait logiquement être favorable à l’emploi, ce qui est totalement l’inverse.

Un changement dans la composition des effectifs

Les banques ont modifié la composition de leurs effectifs et recherchent actuellement de nouveaux profils. Les principaux salariés embauchés ont un poste de chargé de clientèle mais les attentes des banques vis-à-vis de ces métiers ont changées : elles recherchent désormais des conseillers spécialisés. Les banques sont également intéressées par les jeunes ayant des diplômes élevés, de type Bac + 5, afin de les affecter dans leurs services conformité et services web.

Enfin, les banques recherchent des spécialistes plus âgés, qui sont des experts sur des domaines complexes et spécifiques. Elles les embauchent de deux façons : soit en faisant des promotions en interne, soit en faisant du recrutement en externe. Ces embauches ont fait augmenter le nombre de cadres dans les banques (représentent un peu plus de 61% en 2016).

Une réduction d’effectifs également liée aux démissions

Les démissions augmentent chaque année et sont la cause de près de 30% des départs. Ces démissions sont liées, en partie, à un manque de suivi du parcours professionnel pour les salariés nouvellement recrutés. Ils sont également dus à un changement de comportement de la part des jeunes : beaucoup ne souhaitent pas rester dans la même entreprise pendant toute leur carrière professionnelle et recherchent plus de mobilité.

Une autre raison explique le nombre croissant de démissions dans les banques: le développement du numérique. Près de 80% des salariés envisagent de changer de profession à cause des nouveaux moyens technologiques développés dans les banques (comme l’intelligence artificielle ou la banque mobile par exemple).

Faut-il s’inquiéter des plans de réduction d’effectifs lancés par les banques ?

Même si les plans de réduction d’effectifs lancés par les banques devraient se poursuivre dans les prochaines années, la situation reste à relativiser. Les banques continuent d’être l’un des principaux recruteurs privés en France. Pour vous en convaincre, quelques chiffres clés :

  • Le nombre de personnes ayant le statut de salarié : plus de 370 000, soit plus de 2% de l’emploi salarié privé en France. Certes, ce chiffre est en baisse depuis 2011 mais la tendance à la baisse tend à se ralentir.

  • Le nombre de recrutements en 2016 : plus de 40 000.

  • Le nombre de recrutements de jeunes avec des diplômes élevés, de type Bac+5 représente plus de 40% des embauches.

  • Le nombre d’étudiants en alternance : plus de 6 000.

  • Le nombre de recrutements en CDI : 2 personnes sur 3 sont recrutées en CDI, ce qui signale que les banques continuent d’offrir des emplois durables, stables et qualifiés.

Par ailleurs, dans certaines banques mutualistes et coopératives, le nombre d’embauches dépasse le nombre de départs mais ce n’est pas le cas dans toutes les banques.

En résumé...

Dans un objectif de compétitivité et de réduction des coûts, les banques se sont lancées dans de vastes programmes de réduction d’effectifs depuis 2011. Ces plans sont difficiles à comprendre pour les salariés, d’autant plus que les banques réalisent des milliards de chiffre d’affaires et reçoivent des millions d’euros d’aides de l’Etat. Malgré un nombre de départs supérieur au nombre de recrutements, il n’y a pas de quoi s’alarmer. La banque reste l’un des principaux recruteurs en France et continue d’embaucher. Aujourd’hui, elles recherchent et embauchent principalement des personnes ayant des connaissances et compétences spécifiques, des personnes spécialisées et expert et des jeunes diplômés.

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A propos de l'auteur

Stéphane van Huffel, Conseiller en gestion de patrimoine

Avis des clients de Stéphane :

Stéphane van Huffel débute sa carrière au sein de la branche d’investissement immobilier d'un grand promoteur français dans les fonctions opérationnelles et commerciales. Il évolue ensuite, toujours au sein du même groupe, vers un poste d'encadrement puis de directeur régional où il est chargé d'animer et d'encadrer cinq cabinets en France.

Son expérience confirmée de la fiscalité et de l'immobilier l'amène à créer son propre cabinet : Wast & Van en 2005 puis fonde netinvestissement avec son associé Karl Toussaint du Wast. Il est également co-fondateur du tour de France de l’immobilier et du baromètre des placements. Stéphane intervient régulièrement en tant qu’expert auprès de nombreux média français.

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Le 2022-07-25 15:00:39 par Philippe R.
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