Mis à jour le 21/12/2019

VRAI/FAUX : les 10 idées reçus sur les produits structurés

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Écrit par Stéphane van Huffel, Directeur général, conseiller en gestion de patrimoine
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Longtemps réservés à une cliente privée et plutôt fortunée, les produits structurés ont fait leur entrée dans l’offre grand public principalement au début des années 2000. Y compris dans les réseaux bancaires classiques au sein des agences de proximité et donc d’une clientèle de particuliers peu informée en matière financière.

Quelques mauvaises expériences locales ont quelque peu depuis « refroidi » l’épargnant français et ont fait naître sur cette classe d’actifs un certain nombre de fantasmes qui ont sans doute accentué le manque d’intérêt des investisseurs non avertis.

Pourtant, dans un contexte actuel de forte volatilité sur les marchés (actions et obligations) et de baisse constante de la rémunération des fonds euro, ce type de mécanismes peut offrir de bonnes alternatives pour optimiser son couple rendement/risque.

Nous allons décrypter 10 idées reçues pour vous aider à vous familiariser avec ces solutions.

Écrit par Stéphane van Huffel, Directeur général, conseiller en gestion de patrimoine

Article rédigé par un professionnel expérimenté. Nous apportons une attention toute particulière à la qualité, l’exactitude et l’objectivité des informations communiquées.

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1. Le terme Produits structurés ne veut rien dire

VRAI… et FAUX

Le terme « Produit structuré » n’a en effet pas de réelle définition précise puisqu’il englobe tous les mécanismes financiers reposant sur la construction d’une stratégie de gestion (active ou passive) personnalisée.

En revanche, les autorités de tutelle françaises, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) et l’Autorité de Contrôle Prudentielle et de Résolution ont imposé un format de simplification aux émetteurs permettant de mieux cadrer ce type d’actifs rendant ainsi leur classification plus évidente.

Ne ratez rien de nos conseils !

2. Souscrire à un produit structuré est compliqué

FAUX

C’est une des idées reçues les plus répandues. Souscrire à un produit structuré serait compliqué et fastidieux. Ce n’est absolument plus le cas, ce type de produit entrant dans la classification des Unités de Compte et pouvant être aisément intégré à une allocation en compte-titre, assurance-vie multi-supports ou contrat de capitalisation.

Comme pour un OPCVM plus classique, vous avez la possibilité de choisir entre plusieurs opérateurs et plusieurs produits et d’y investir une partie de vos avoirs.

3. Produit structuré veut dire risque important

FAUX

Sans doute l’apparente complexité de cette classe d’actifs a-t-elle contribué à créer un sentiment chez l’épargnant de prise de risque importante en cas de souscription à un produit structuré.

Ce qui est à déplorer puisque ces supports offrent dans leur grande majorité des mécanismes de protection du rendement ou du capital qui en font des placements que l’on pourrait considérer comme faisant le lien entre les fonds euro et autres supports à capital garanti et les Unités de compte actions, obligations et autres qui sont plus directement exposées. Le principe même de la construction de ces produits repose sur une stratégie d’options de couverture des risques en cas de baisse des marchés, tout en maintenant une certaine performance moyenne en période haussière. Beaucoup de ces produits ont une exposition au risque maîtrisée ;

4. Produit structuré veut dire opacité

FAUX

Le sujet de l’opacité régnante dans le secteur de la structuration de produits financiers n’est pas une invention de l’esprit. Ce sont des produits qui ont été initialement créés pour des institutions financières ou des grandes fortunes donc très peu connus du grand public, ce qui arrangeait tout le monde. De plus, certains de ces produits ont atteint une telle complexité que leur compréhension devenait très difficile les rendant peu transparents aux yeux des investisseurs.

Mais là encore les autorités de tutelles (AMF et ACPR) ont imposé un cahier des charges en matière de communication financière très précis obligeant à les émetteurs à limiter la complexité des mécanismes et permettant au particulier d’être parfaitement informé sur les risques inhérents à ce type de prise de position.

Enfin, vous retrouvez aujourd’hui sur ce marché des acteurs reconnus pour leur savoir-faire filiales de grands réseaux bancaires règlementés, ce qui vous offre une garantie de contrôle indéniable. Ce n’est pas pour rien que les deux leaders français du secteur sont Adequity (Société Générale) et BNP.

5. Je peux garantir tout ou partie de mon capital

VRAI

C’est absolument vrai, vous pouvez trouver des fonds structurés donc l’émetteur vous garantit tout ou partie du capital investi.

En revanche, il n’existe quasiment plus de produits vous offrant une garantie contractuelle sur 100% du capital mais vous pouvez espérer encore que 90% de vos avoirs soient couverts par l’opérateur. Les grands réseaux bancaires en général proposent ce type de produits, car les mécanismes sont simplifiés et les contraintes réglementaires moins lourdes pour la clientèle grand public.

Malheureusement, mais c’est logique, cette garantie de votre capital a un coût qui se ressent sur les rendements proposés qui ne dépassent pas 4% (4,5% dans les meilleurs cas) contre pas loin du double pour les produits sans cette garantie.

6. Un outil de diversification

VRAI

La mécanique même d’un produit structuré en fait un outil de diversification utile à une bonne allocation financière.

En effet, s'il repose souvent (en gestion passive) sur un sous-jacent fixe, comme une action ou un indice, il est adossé à des options de couverture lui permettant de réagir différemment des autres unités de compte y compris celles proches de son champ d’investissement.

De plus, dans un contexte où les fonds euro ne proposent plus vraiment de rendement satisfaisant, cette classe d’actif propose une alternative concrète à l’amélioration du couple rendement/risque.

Par exemple, certains produits vous offre une protection de votre capital jusqu’à une baisse de 50% de la valeur d’un indice. Cela peut bien entendu arriver, surtout si l’on prend en compte la notion de durée, mais statistiquement ça n’a jamais été le cas.

Attention, n’envisagez pas d’arbitrer plus de 20% de votre portefeuille vers ce type de supports.

7. Un levier de performance optimal

VRAI… et FAUX

En prenant connaissance des offres actuelles, vous pourrez être positivement surpris par les rendements affichés.

Entre 4% pour les offres à capital garanti et jusqu’à 10% pour les produits à sous-jacent unique (type action Total). Ce sont des performances très attractives et qui sont intégrées dans un mécanisme contractuel qui sont, selon des scenarii connues à l’avance, garanties par l’émetteur.

Mais cela implique donc qu’en cas de mouvement haussier dépassant la performance contractuellement prévue, votre gain soit limité.

Par exemple, vous souscrivez à un produit structuré sur l’action Total avec une garantie de rendement de 10% si l’action, à date anniversaire, n’a pas baissé ou a augmenté. Cet effet cliquet vous permet alors de débloquer votre capital avec votre ticket de 10%. Mais si dans le même laps de temps, l’action Total a évolué de 17% sur le marché, vous ne pourrez prétendre au 7% d’écart.

8. Souscrire à un produit structuré coûte cher

FAUX

Sachez qu’il n’y a aucune raison qu’il vous soit imposé des frais supplémentaires lors de la souscription de ce type de supports financiers. Ils s’intègrent comme une Unité de Compte ou un actif financier classique que ce soit en assurance-vie, en contrat de capitalisation ou en compte-titre.

Notez cependant qu’il ne faut pas hésiter à choisir un accompagnement par un professionnel lors du choix de ce type d’actifs et que donc cela peut inclure des frais, non pas spécifiquement sur le produit mais sur le contrat dans lequel il serait intégré.

Enfin, comme tout placement financier, soyez vigilant aux frais de gestion qui peuvent amoindrir votre rendement global, mais là encore les obligations de transparence imposées par les régulateurs vous permettent d’avoir accès à des produits dont les rendements affichent les frais spécifiques.

9. Une perte de liquidité

FAUX… mais VRAI

La liquidité d’un produit structuré reste un des questionnements les plus rencontrés. Et c’est en effet un sujet important et complexe.

Concrètement, de nombreux produits offrent une garantie de pouvoir sortir vos actifs si vous le souhaitez ce qui peut être déterminant pour certains épargnants dans leur choix d’investissement.

En revanche, toute la structure de ce type de mécanisme reposant souvent sur la durée du produit, le mécanisme de sortie du capital qui y est lié et la barrière de protection maximum de ce capital, en cas de sortie anticipée, vous serez soumis aux conditions réelles du marché. Vous subissez alors les éventuelles conséquences.

Nous vous conseillons donc clairement d’envisager ce type d’investissement dans le temps, la réelle date de sortie dépendant des différents scenarii envisagés.

10. Un manque d’adaptabilité aux évolutions du marché

VRAI

Dernière caractéristique des produits structurés, et pas la moindre puisqu’elle est une de leurs principales valeurs ajoutées, est la capacité mécanique d’un tel support à évoluer selon les marchés.

Cette adaptabilité est certes limitée à la stratégie propre du produit mais est déterminante dans un marché volatile.

Pour mieux comprendre l’idée, retenez ceci : imaginez votre investissement sur un sous-jacent indiciel comme l’Euro Stoxx. Si celui-ci chute dans les douze mois votre rendement (par exemple 6%) est garanti jusqu’à 30% de baisse et votre capital jusqu’à 50% de baisse. Vous devez simplement rester investi. Si l’indice en revanche est neutre ou positif, vous récupérez automatiquement votre capital et votre gain…que vous pouvez réinvestir alors. Et même si l’indice a explosé et que vous avez eu le sentiment de ne pas profiter de la hausse pleinement, le produit vous a offert la possibilité de ne pas vous en faire pendant ces douze mois (sauf si écroulement total) puisque vous savez que vous profitez de différentes options selon les scenarii de marché.

En résumé...

Intégrer des produits structurés dans son allocation financière d’assurance-vie, de contrat de capitalisation ou de compte-titre ne doit plus être une option effrayante pour l’investisseur particulier.

Les autorités de tutelle ont en effet accentué les obligations de transparence et de simplification de ce type de classe d’actifs ce qui les rend aujourd’hui beaucoup accessibles que les Unités de Compte classiques non soumises à cette réglementation.

Pour autant, il faut rester vigilant quant à la répartition de son épargne et ne pas concentrer ces avoirs sur un ou des produits structurés uniquement. Mais cela vaut également pour tous les supports sans garantie de capital.

Une fois encore, nous ne pouvons que vous conseiller de vous faire accompagner par un professionnel dans la sélection et le suivi de ce type d’investissement.

Crayon auteurÀ propos de l'auteur
Stéphane van Huffel, Directeur général, conseiller en gestion de patrimoine

Stéphane van Huffel débute sa carrière au sein de la branche d’investissement immobilier d'un grand promoteur français dans les fonctions opérationnelles et commerciales. Il évolue ensuite, toujours au sein du même groupe, vers un poste d'encadrement puis de directeur régional où il est chargé d'animer et d'encadrer cinq cabinets en France.

Son expérience confirmée de la fiscalité et de l'immobilier l'amène à créer son propre cabinet : Wast & Van en 2005 puis fonde netinvestissement avec son associé Karl Toussaint du Wast. Il est également co-fondateur du tour de France de l’immobilier et du baromètre des placements. Stéphane intervient régulièrement en tant qu’expert auprès de nombreux média français.

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Le 2023-10-02 14:37:21 par Jean-michel L.
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