Paris entretient la dynamique de la COP21 et consolide sa position pour obtenir la place européenne de référence pour la finance verte grâce à la réussite de l’émission par l’État française de sa première « OAT verte ».
Caroline Delerable, associée France chez EY, explique que « la place a été agréablement surprise par le succès de l’obligation souveraine ». En janvier, l’obligation verte souveraine émise par l’État a d’une part permis de lever les 7 milliards d’euros ciblés, mais a d’autre part été plébiscitée avec une demande dépassant les 22 milliards d’euros.
Avec un pronostic de 206 milliards de dollars pour 2017, le marché des obligations vertes est en pleine croissance. Sarah Carlson, Senior VP chez Moody’s explique son point de vue concernant le marché français : « La taille de l’émission et l’importance que revêt la France sur les marchés obligataires internationaux devraient permettre au marché des obligations vertes d’atteindre une taille critique en 2017 ».
Des actifs incorporels au sein des projets choisis
L’agence de notation approuve l’initiative qui permettra de laisser le projecteur braqué sur les risques à long et court terme liés au changement climatique. De plus, cette contrainte a réussi à séduire des investisseurs autres que les institutionnels habituellement attirés par l’ISR (investissement socialement responsable). La demande pour un tiers de l’émission provient de gestionnaires d’actifs, de fonds de pensions, de banques, de sociétés d’assurance participant, pour chacun, à hauteur d’un cinquième de l’émission. Les données montrent que les investisseurs se composaient de 95% d’origine européenne dont 37% d’investisseurs français, 19% d’Hollandais, 18% de britanniques, et 5% d’asiatiques et d’américains.
Une partie de ces projets consiste à choisir des actifs incorporels au travers du soutien à des organismes de recherche. « Cela met en avant la valeur de l’économie immatérielle ; mais intangible ne signifie pas virtuel, ces projets existent réellement » explique Caroline Delerable.
Une référence qui pourrait plaire à beaucoup d’investisseurs
Sur le plan financier, « un émetteur bien noté lèvera aussi facilement de l’argent via un green bond qu’à travers une obligation standard » selon Caroline Delerable. La France souhaite surfer sur la dynamique apparu après la COP21, et émerger comme une référence en matière de finance verte. Selon Moody’s, les pays tels que la Chine, la Suède, le Luxembourg, le Maroc, le Nigéria et le Bangladesh envisagent de procéder à des émissions d’obligations vertes permettant aux investisseurs de diversifier leurs placements entre obligations vertes corporate et souveraines.
Conclusion
La capitale française désire être la favorite dans la course à la première place européenne en matière de finance verte. Cependant, elle est suivie de très près par Londres qui dispose d’un compartiment dédié sur le London Stock Exchange, contrairement à l’Euronext. Concernant la bourse verte ouverte en septembre 2016 au Luxembourg, elle impose une communication transparente et un avis consultatif d’un tiers externe mais également un reporting environnemental sur les projets que financent les green bonds.
"Très bon contact avec mon conseiller et des propositions de placements en phase avec ma stratégie d'investissement ainsi qu'au niveau de ma prise de risque acceptable. L'avenir me dira si les propositions étaient judicieuses"